mercredi 26 juin 2013

L'Infarctus du Myocarde


L'Infarctus du Myocarde 


L'infarctus du myocarde constitue la mort ou nécrose d'une partie plus ou moins grande du muscle cardiaque. Avec l'angine de poitrine, il est une des formes les plus fréquentes de la cardiopathie ischémique due à un apport insuffisant en sang et en oxygène au cœur à cause d'une insuffisance coronarienne aiguë. En substance, l'infarctus représente dans la majeure partie des cas, l'accident le plus grave de l'artériosclérose coronarienne et c'est le résultat habituel de l'obstruction d'une ou de plusieurs artères coronaires.

Infarctus aigu 


On dit que l'infarctus est aigu dans les premières heures ou les premiers jours qui suivent le début des symptômes. Cette phase est caractérisée par la présence des signes et des symptômes propres à ce trouble et c'est aussi la plus dangereuse car c'est au cours de cette période que surviennent la majeure partie des complications et des morts. Les symptômes ressentis par le sujet sont la douleur, le malaise et la fatigue. Les signes sont constitués par les modifications que le médecin relève par palpation ou avec des instruments sur le corps du patient: baisse de tension, augmentation de la fréquence cardiaque, etc ... Les symptômes sont subjectifs, c'est-à-dire rapportés par le patient, alors que les signes sont objectifs et relevés par le médecin.

Infarctus subaigu 


Il va des premiers jours qui suivent les symptômes jusqu'à un ou deux mois plus tard. Il est caractérisé par la quasi disparition de toute manifestation. La douleur est généralement absente et le patient croit, à tort, qu'il est guéri, mais une grande faiblesse persiste (asthénie). Au cours de cette phase, le tissu cardiaque mort (ou nécrotique) est lentement remplacé par une cicatrice constituée par un tissu dur et consistant mais privé de capacités contractiles et donc inerte du point de vue fonctionnel. Il est encore. possible de voir survenir des complications et même la mort mais
les risques sont moins grands par rapport à la phase aiguë. C'est une période au cours de laquelle le malade doit réduire son activité physique le plus possible pour permettre une cicatrisation solide.

Infarctus chronique 


Ce terme indique l'apparition d'un infarctus un ou deux mois après le début des symptômes, quand la région morte du muscle cardiaque a été remplacée par une bonne cicatrice.
On dit aussi que l'infarctus est guéri et qu'il n'y a plus de risques immédiats pour la vie du patient.
Symptômes de l'infarctus aigu

LA DOULEUR. 


Les symptômes de l'infarctus aigu sont très variables. Il y a des gens qui font un infarctus cardiaque sans s'en rendre compte, le trouble étant découvert par un électrocardiogramme effectué pour d'autres motifs. Généralement, ces personnes se souviennent alors qu'il y a quelques années elles avaient souffert d'un malaise inexplicable associe à une petite douleur persistante dans la région de l'estomac. Ce sont des cas rares appelés paucisymptomatiques ou asymptomatiques, c'est-à-dire qui ne présente pas de symptômes. De l'autre côté de la gamme se situe la forme la plus dramatique par laquelle se manifeste l'infarctus du myocarde: la mort soudaine. Dans ces cas, la personne meurt subitement avant d'avoir ressenti la douleur. Ces cas aussi sont rares et on retient généralement que la cause de la mort est une grave arythmie cardiaque ou un arrêt du cœur.

Habituellement, le principal symptôme de l'infarctus est la douleur. Comme pour l'angine de poitrine, cette dernière peut être plus ou moins intense ou plus ou moins supportable: en général, elle est· angoissante, insupportable et localisée dans la région centrale du thorax, la zone rétro sternale,. ou légèrement vers la gauche, dans la région précordiale. Elle possède certaines caractéristiques particulières et on la compare souvent à celle d'une morsure (type constrictif ou restrictif), ressentie comme un poids sur le thorax (type oppressif) ou comme une brûlure ou encore comme un objet qui pénètre dans le thorax (type lacérant). Elle peut être ressentie dans des régions éloignées du cœur (dans certain cas, l'infarctus est mal interprété comme une maladie abdominale, une gastrite, une pancréatite, etc.), comme les épaules, le cou, les mâchoires, la région inter-scapulaire, les membres supérieurs et spécialement le gauche. Le caractère qui différencie la douleur de l'angine de poitrine de celle de l'infarctus est la durée.
Pour l'infarctus, la douleur persiste de façon plus ou moins intense, quelques minutes, quelques heures, souvent plusieurs heures et quelquefois plusieurs jours. A la différence de l'angine, la douleur apparaît sans relation avec l'effort; au contraire, elle se manifeste souvent au cours du repos, pendant le sommeil et ne cesse pas après l'administration de trinitrine.

Ni cette dernière, ni les analgésiques normaux ne font cesser la douleur de l'infarctus qui n'est atténuée que par l'administration de morphine.

FATIGUE ET SUEUR ALGIDE. 


Les deux symptômes qui s'associent très souvent aux accès de douleur sont la fatigue ou une sensation d'épuisement (la personne se sent fatiguée comme si elle venait de terminer un long travail fatiguant alors qu'en réalité elle n'a rien fait de la journée) et la sueur algide (algide veut dire glacé). Le patient est sujet à une sueur soudaine et abondante localisée surtout au visage, au cou et au tronc alors qu'il ressent simultanément une inexplicable sensation de froid.
Complication de l'infarctus aigu Souvent, la douleur, l'épuisement et la sueur algide sont les seuls troubles ressentis par le patient Les premières heures ou les premiers jours passent, la douleur disparaît, souvent à l'aide d'un analgésique, et la personne se sent comme si elle était complètement guérie. En réalité, guérir ne signifie pas simplement ne plus ressentir aucun trouble gênant La région du myocarde, siège de l'infarctus, c'est-à-dire la zone nécrotique, doit être lentement et progressivement remplacée par une cicatrice et ce procédé de réparation se déroule sans que le patient en ait conscience. Ce dernier doit observer un repos rigoureux, au lit de préférence, loin des émotions et des préoccupations pour permettre la formation d'une bonne cicatrice.

Ceci est l'évolution type de l'infarctus du myocarde sans complication. Cependant, ces dernières peuvent souvent se manifester. Certaines d'entre elles n'étant pas graves sont faciles à soigner (hypotension, insuffisance cardiaque légère, péricardites, certaines arythmies) et d'autres, au contraire sont très graves car on peut difficilement les traiter et elles peuvent rapidement entraîner la mort (choc, rupture et arrêt cardiaque, fibrillation ventriculaire).

HYPOTENSION ARTERIELLE. 


Il s'agit de l'abaissement de la pression sanguine en dessous de 80-100 millimètres de mercure. C'est une complication de l'infarctus aigu très courante. Si elle est faible (si la pression maximum reste au-dessous de 10C millimètres de mercure), elle est généralement bien tolérée et ne nécessite aucun soin particulier à l'exception d'un contrôle assidu; si elle est grave (chute de la pression maximum au-dessous de 80 millimètres de mercure), elle constitue un risque grave pour la vie du patient et nécessite un traitement immédiat L'hypotension grave est un danger pour la vie car elle conditionne une réduction de l'afflux sanguin destiné aux organes périphériques parmi lesquels les plus délicats et les plus sensibles sont le cerveau, les reins et les coronaires elles-mêmes.

L'INSUFFISANCE CARDIAQUE constitue une situation où le cœur ne dispose plus de l'énergie suffisante pour accomplir sa fonction de pompe; il en découle une circulation sanguine inapte à satisfaire les nécessités de l'organisme. Un des symptômes de cette insuffisance est constitué par le manque de souffle ou' dyspnée. Comme l'hypotension, elle peut être soignée à l'aide de médicaments.

LA PERICARDITE est une inflammation du péricarde, membrane qui enveloppe le cœur. C'est une complication peu grave qui peut être facilement soignée.

ARYTHMIE CARDIAQUE. Le cœur fonctionne comme une pompe qui se contracte et se relâche de façon rythmique à peu près 60-100 fois par minute. On dit que l'activité normale d'un cœur sain est rythmique. Au cours de nombreuses maladies cardiaques et surtout en ce qui concerne l'infarctus aigu, le cœur perd son caractère rythmique et se contracte différemment: (tachy = vite) ou plus lentement (moins de 60 battements à la minute) et on parle alors de bradycardie (brady = lent); ou enfin de façon irrégulière comme pour la fibrillation auriculaire, les "extrasystoles auriculaires et ventriculaires" et les blocages auriculo-ventriculaires mineurs.
Sans entrer trop dans le détail, rappelons que certaines arythmies sont considérées comme bénignes parce qu'elles ne constituent pas un danger immédiat pour la vie du patient et qu'elles peuvent être soignées en toute tranquillité, alors que d'autres sont dangereuses (tachycardie ventriculaire, fibrillation ventriculaire, blocage auriculo-ventriculaire total et arrêt cardiaque) et nécessitent une intervention thérapeutique immédiate car elles peuvent entraîner la mort en très peu de temps et même parfois en quelques minutes.

CHOC. Ses principaux signes sont: une grande faiblesse (incapacité à rester debout et, quelquefois, chute), parfois associée à une perte de conscience ou à un état d'agitation (tous les symptômes dus à la réduction de l'apport sanguin au cerveau), l'hypotension grave (le cœur n'est plus capable de pomper le sang dans les artères), la tachycardie ou augmentation du nombre des battements cardiaques au-dessus de 100 à la minute (mécanisme de compensation créé par le cœur pour compenser la chute de la tension artérielle), le refroidissement des extrémités, doigts de la main, pied, bout du nez (expression de la réduction de l'afflux sanguin dans ces régions), oligurie ou diminution de la quantité des urines (conséquence de la réduction de l'apport sanguin aux reins).

Tous ces signes, et d'autres encore que nous avons laissés de côté pour leur importance moindre, sont la conséquence directe de l'incapacité du cœur à faire son travail, typique de la phase aiguë de l'infarctus du myocarde. On dit que le choc est un syndrome de basse portée cardiaque.

RUPTURE DU COEUR. la région qui est le siège de l'infarctus devient molle et friable et casse sous la pression du sang à l'intérieur de l'organe. Il se forme un trou dans la paroi par où le sang peut sortir à l'extérieur dans la poche péricardiaque, qui empêche les mouvements rythmiques du cœur qui s'arrête. Ce mécanisme d'arrêt s'appelle "tamponnement", il entraîne une mort rapide et ne connaît aucun remède efficace.

ARRÊT CARDIAQUE. Dans ce cas, l'infarctus touche aussi le tissu spécifique ou de conduction du cœur qui, comme nous l'avons dit, préside à sa contraction régulière et en stabilise le rythme. Ce dernier n'est plus normal et tend à ralentir jusqu'à l'arrêt total qui provoque la mort. Cette complication peut être prévenue et soignée grâce à l'application d'un stimulateur cardiaque électronique.

FIBRILATION VENTRICULAIRE. Au cours de cette grave complication de l'infarctus du myocarde aigu, les ventricules, c'est-à-dire les plus importantes parties du cœur, entrent en contractions très rapides et surtout chaotiques (d'où le terme fibrillation) et les ventricules ne peuvent plus fonctionner normalement. le patient meurt.

Cette très grave complication peut être, dans la majeure partie des cas, parfaitement soignée à l'aide de la cardioversion électrique ou défibrillation électrique mais ce procédé n'est efficace que dans les quelques minutes qui suivent le trouble.

Angine De Poitrine Evolution, prévention, thérapeutique


Angine De Poitrine Evolution, prévention, thérapeutique 


Evolution de l'angine de poitrine 


Le pronostic de l'angine est très variable et imprévisible et dépend évidemment de la maladie de fond (artériosclérose coronarienne, aortite, sténose ou insuffisance aortique). Quand il s'agit d'une artériosclérose, l'angine peut évoluer, soit vers la guérison, soit vers une stabilisation, soit vers l'aggravation et la mort soudaine.

GUERISON DE LA MALADIE. 


C'est une hypothèse rare car l'artériosclérose est une maladie à caractère évolutif ou progressif. Chez ces personnes chanceuses, les accès douloureux se feront plus rares jusqu'à disparaître pour des laps de temps très longs, quelquefois pour toujours. Cependant on ne peut jamais exclure la possibilité d'une rechute, même après une très longue période de bonne santé.

FORME STATIONNAIRE. 


Dans ce cas, les accès de douleur apparaissent de façon ponctuelle au cours des efforts physiques ou à la suite d'émotions. Habituellement, on remarque une alternance de périodes d'amélioration avec des périodes d'aggravation mais dans l'ensemble, la maladie demeure stationnaire et devient la compagne gênante du malade. Généralement, le patient harmonise ses activités avec ses possibilités cardiaques et arrive avec J'aide de la trinitrine, à mener une vie satisfaisante.

AGGRAVATION. 


Les attaques se font plus prolongées, elles surviennent à la suite d'efforts de moins en moins importants, quelquefois sans raison apparente, au repos, au lit, etc ... Ce sont des angines instables qui prennent le nom, quand ies douleurs
deviennent continues et rebelles à tout traitement, "d'état angineux" ou d'angine incurable. Ces dernières débouchant très souvent sur un infarctus sont aussi appelées "angines pré-infarctus" ou "syndrome intermédiaire".

MORT SOUDAINE. 


Elle est rare mais toujours possible. Elle peut être subite ou survenir au cours de la première phase de l'infarctus. On pense qu'elle est due à une altération particulière du rythme cardiaque appelée "fibrillation ventriculaire" ou à un "arrêt cardiaque" (voir complications de l'infarctus du myocarde).

Pour conclure, disons que l'évolution ou le pronostic de l'angine de poitrine peuvent être très divers, de la guérison complète à la mort soudaine. En général, il n'est pas possible de prévoir avec précision l'avenir du patient. Il existe des éléments qui peuvent laisser envisager un pronostic défavorable: l'aggravation progressive de la maladie, l'apparition des douleurs au repos, l'insensibilité à la thérapie et la coexistence d'autres affections comme le diabète et l'hypertension.

Prévention de l'angine de poitrine 


Distinguons la prévention de la maladie de fond, qui est à l'origine de l'angine de poitrine, de la prévention des épisodes douloureux. L'artériosclérose étant dans la majeure partie des cas à la base de l'angine de poitrine, la prévention de cette dernière sera fondée sur la prévention de la première. Nous nous bornerons donc à considérer l'artériosclérose et la cardiopathie ischémique sans répéter que la prévention, c'est-à-dire l'élimination des causes de la maladie, constitue le moyen le plus efficace et sûrement le plus économique de réduire l'incidence des maladies et
d'augmenter le niveau de santé d'une population.

Pour prévenir les épisodes douloureux, il faut chercher à éliminer ou à réduire le plus possible les facteurs susceptibles de les provoquer, c'està-dire les efforts physiques, les émotions, le froid, les repas copieux, etc. Il est évident que cette proposition est abstraite car la vie d'une personne est composée d'efforts physiques, d'émotions, joie ou douleurs etc ... et qu'on ne pourrait humainement pas contraindre un individu souffrant d'une angine de poitrine à l'immobilité absolue et à la plus complète apathie. Eviter les discussions animées, les émotions intenses, les repas copieux, semblent des limites acceptables pour la plus grande partie des patients.
Il n'en est pas de même pour l'activité physique. Il faut en effet, éviter les efforts violents ou improvisés comme courir après un autobus ou se dépêcher pour aller à un rendez-vous, etc ... Au contraire, les activités rythmiques et prolongées semblent être très utiles et sont conseillées, surtout si elles sont accomplies tranquillement, comme les promenades, la bicyclette, le footing, le golf, etc. Il semble en fait qu'un exercice physique prolongé et régulier favorise le développement du cercle coronarien et rende moins grave la maladie.

CERCLE CORONARIEN COLLATERAL. 


Chaque artère coronaire et ses ramifications portent du sang à une partie déterminée du muscle cardiaque. Quand l'une d'entre elles est obstruée, la partie du muscle qu'elle irrigue se trouve dépourvu d'oxygène et devient le siège d'une grave ischémie ou même d'une nécrose (ou infarctus). Mais si cette obstruction se fait très lentement, il est possible que de l'artère coronaire voisine ou d'une ramification proche, partent de petits vaisseaux artériels qui portent du sang à la région du cœur dépendant de la coronaire obstruée. Il s'agit là du développement d'un "cercle collatéral".

Thérapeutique de l'angine de poitrine

Il faut distinguer thérapeutique médicale et chirurgicale.

TRAITEMENT MEDICAL. 


Il existe une grande quantité de médicaments destinés à soigner l'angine de poitrine
et, dans ce domaine, il est utile de rappeler brièvement quels sont les plus importants et les plus utilisés d'entre eux.
Les coronaro-dllatateurs (ou nitro-dérivés ou nitrites). Parmi eux la trinitrine ou trinitroglycérine est sûrement le médicament le plus efficace et le plus employé pour enrayer une attaque douloureuse d'angine de poitrine. Ce sont de petites pilules que tous les patients connaissent bien et qu'ils portent toujours sur eux. En cas de crise, il suffit de croquer une de ces pilules, sans l'avaler, pour faire disparaître la douleur en quelques minutes. Ce produit est inoffensif et peut être pris plusieurs fois par jour. Il provoque quelquefois un léger mal de tête qui disparaît rapidement.

On peut aussi le prendre préventivement avant d'accomplir un effort ou un rapport sexuel qui pourrait déclencher un accès douloureux.

Le mécanisme d'action de ces médicaments n'est pas parfaitement connu. Leur nom indique une aptitude à "dilater" les coronaires. Mais si une dilatation est possible dans une coronaire saine, elle n'est plus possible quand elles sont le siége de rétrécissements "fixes" dus à la présence d'un athérome. Il a été démontré que les nitro-dérivés diminuent la pression du sang et indirectement le travail du cœur. Il réduisent même les besoins en oxygène du muscle cardiaque.
Les bêta-bloquants. Ce sont des médicaments qui, en agissant sur certains récepteurs cardiaques, les récepteurs bêta, réduisent le besoin en oxygène du cœur. En pratique, ils permettent à cet organe d'accomplir le même travail en consommant moins d'oxygène et de sang.
Les désagrégeants. Ce sont des médicaments qui semblent agir en réduisant la tendance des plaquettes (petits éléments qui se trouvent dans le sang et dont le rôle est très important dans le processus de coagulation) à adhérer entre elles c'est-à-dire à s'agréger.

Les anti-coagulants. 


Ils diminuent la coagulabilité du sang et le rendent plus fluide. Leur utilisation expose le patient aux risques d'une hémorragie et pourtant, ces médicaments sont réservés aux angines très graves qui pourraient déboucher sur un infarctus du myocarde. Leur mécanisme consiste à prévenir ou à éviter l'occlusion complète d'une coronaire par un thrombus (qui est, rappelons-le, une coagulation du sang intra-musculaire).
Les sédatifs. Ces médicaments sont aussi employés pour les formes très graves et pour les personnes particulièrement émotives, pour éliminer ou réduire, au moins provisoirement, les stimulations émotives les plus intenses et éviter qu'une grave angine de poitrine ne débouche sur un infarctus du myocarde.

TRAITEMENT CHIRURGICAL. 


Le traitement chirurgical des maladies coronariennes, pratiqué depuis plusieurs années suivant des techniques différentes mais toujours avec de faibles résultats, a connu un certain essor dans les années 70 grâce aux succès obtenus par la technique du by-pass aorto-coronarien avec veine saphène. Le principe de ce procédé est très simple: quand une artère coronaire présente une restriction assez importante pour réduire le flux sanguin, la région de restriction (appelée zone de sténose) peut être détournée par un petit tube qui saute la zone sténotique comme un pont (by-pass est le terme anglais qui signifie détourner, passer de côté). En pratique, on attache l'extrémité d'un petit tube d'une dizaine de centimètres de longueur et d'un demi-centimètre de diamètre à l'aorte descendante, un peu au-dessus du départ des artères coronaires, et l'autre extrémité à l'artère coronaire malade, juste après la zone sténotique, formant ainsi un pont (by-pass). Grâce à ce petit tube, le sang peut se diriger vers la région du muscle cardiaque que la maladie coronarienne rendait ischémique. Il est constitué par une des veines du patient lui-même et plus précisément par la veine saphène (une veine superficielle et peu importante de la jambe) qui a pratiquement les dimensions des artères coronaires et qui est prélevée de la jambe du patient et fixée à la coronaire au cours de la même opération.

Comme nous l'avons rappelé à propos de l'anatomie physiologique du cœur, les coronaires sont au nombre de deux mais sur un plan plus fonctionnel, on les considère au nombre de trois car l'une d'entre elles, celle de gauche, se divise, dès son origine, en deux grosses ramifications. S'il n'y a qu'une seule artère sténotique, on pratique un seul by-pass, deux s'il y en a deux et trois si elles sont trois à être touchées. (On parle de simple, double ou triple by-pass). Il est évident que l'opération chirurgicale devient d'autant plus longue et plus risquée que le nombre de by-pass est important.

Sans prolonger trop longtemps cet Article, rappelons trois choses:

les sujets atteints d'une angine de poitrine ne peuvent pas tous être opérés suivant cette technique.

Cette intervention ne donne de bons résultats que dans certains cas particuliers et plus exactement quand la sténose est bien localisée et si la section de l'artère en aval, c'est-à-dire située après la sténose, est suffisamment longue. La décision de soumettre un malade à une telle opération est prise après une bonne coronarographie qui permet de voir avec précision le nombre, le siège, la longueur et la gravité des sténoses.

Ce type d'intervention ne peut être effectué avec succès que par une équipe chirurgicale très préparée et spécialiste en chirurgie cardiaque. L'âge et les conditions générales du patient sont aussi prises en considération de façon à réduire le pius possible le risque opératoire.

Angine de Poitrine et L'infarctus du Myocarde

L'infarctus du myocarde et l'angine de poitrine sont deux maladies dues à une insuffisance de l'afflux sanguin au cœur et qui sont traitées dans ce chapitre sur les cardiopathies ischémiques, c'est-à-dire les maladies du cœur (cardiopathies) qui se manifestent par un apport insuffisant d’oxygène au muscle cardiaque.

Les coronaires sont les artères qui drainent le sang jusqu'au cœur. L'artériosclérose est la maladie qui, dans la majeure partie des cas, est à l'origine d'une insuffisance coronarienne qui, à son tour, provoque une cardiopathie ischémique. Si la limitation du flux coronarien survient brutalement, l'insuffisance coronarienne est dite aiguë.

L'infarctus du myocarde et l'angine de poitrine sont les deux formes cliniques les plus fréquentes de cette dernière. En ce qui concerne l'angine de poitrine, l'insuffisance coronarienne aiguë est transitoire; c'est-à-dire qu'elle ne dure que quelques minutes, alors que pour l'infarctus du myocarde, elle dure plus longtemps et provoque une nécrose ou mort des tissus.

Les deux maladies sont caractérisées par l'apparition de douleurs plutôt intenses dans la région précordiale ou antérieure du thorax, qui se propagent souvent à la mâchoire, aux épaules et
au membre supérieur gauche. Celles de l'angine de poitrine sont habituellement causées par un effort ou une émotion alors que celles de l'infarctus se manifestent habituellement au repos.
Les facteurs de risque coronarien sont le tabac, l'hypertension, l'hyperlipidémie, l'obésité, le stress, la vie sédentaire.

La prévention de la cardiopathie ischémique consiste à éliminer ou à normaliser ces facteurs.

L'angine de poitrine se présente sous différentes formes: légères ou très graves; ces dernières se distinguent de l'infarctus du myocarde et le précèdent souvent. Il s'agit d'une maladie généralement chronique qu'il est possible de soigner en évitant les situations qui font apparaître les épisodes douloureux (surtout les efforts et les émotions) et en administrant des médicaments vasculodilatateurs dont le plus utilisé est la trinitrine. Si le traitement médical n'est pas suffisant, il faut avoir recours à une intervention chirurgicale qui consiste en un by­pass aortico-coronarien avec veine saphène.

Au contraire, dans le cas d'un infarctus du myocarde, l'ischémie prolongée provoque la mort ou nécrose d'une partie plus ou moins étendue du muscle cardiaque. Cette' affection peut évoluer sans aucune complication particulière et guérir en un ou deux mois.

Mais il arrive parfois que l'infarctus évolue de façon bénigne ou maligne et provoque rapidement la mort du patient.
Selon la phase de la maladie, on parle d'infarctus aigu, subaigu ou chronique. Aigu signifie dans les premiers jours qui suivent l'apparition de la douleur. Cette période est très dangereuse car elle est la plus riche en complications mortelles.

Les unités de traitement coronarien sont des services spécialisés à l'intérieur des hôpitaux, équipés de l'appareillage indispensable au traitement des complications graves de l'infarctus; parmi celles-ci, les plus importantes sont le choc, la fibrillation ventriculaire, l'arrêt cardiaque et le blocage auriculo ventriculaire. Dans ces uni­tés sont hospitalisées toutes les personnes pour lesquelles on suspecte un infarctus du myocarde en phase aiguë.
Les unités de soins mobiles sont dotées du même matériel; leur but est de porter cet équipement jusqu'au domicile du patient de façon à éviter les pertes de temps.

80% des personnes qui ont un infarctus du myocarde guérissent. La réinsertion normale dans la vie sociale et la reprise du travail deviennent plus faciles si, au cours de la convalescence, le malade est soumis à un programme de rééducation qui comprend des exercices physiques progressifs et de plus en plus intenses dont le but est d'améliorer les fonctions cardio circulatoires.