mardi 12 mars 2013

Le Viagra l'INSUFFISANCE CARDIAQUE

Bien qu’à côté de son indication de médicament contre l’impuissance, les effets du Viagra (Sildénafil) sur le débit cardiaque et l’endurance aient déjà été suggérés, cette étude de la Mayo Clinic, publiée dans l’édition du 11 mars du Jama, montre que la prise de sildénafil durant 6 mois, chez des patients souffrant d’insuffisance cardiaque avec fraction d’éjection préservée, n’aboutit pas à une amélioration significative de la capacité d’exercice ou de l’état clinique.

Les effets du Viagra sur le débit cardiaque et l’endurance ont pourtant déjà été fréquemment suggérés. Tout comme ceux des autres inhibiteurs de la phosphodiestérase-5.  Rappelons l’étude publiée en 2011, dans la revue Circulation* qui suggérait que le Viagra (sildénafil) pourrait contribuer à atténuer les problèmes cardiaques. L’étude menée sur un modèle animal d’insuffisance cardiaque diastolique, démontrait, avec le sildénafil, une meilleure élasticité des membranes cardiaques.

L’insuffisance cardiaque avec fraction d’éjection préservée ou l’insuffisance cardiaque diastolique est une affection fréquente et sévère. «  Des essais cliniques menés sur les antagonistes du système rénine-angiotensine n’ont pas abouti à une amélioration de l’état clinique de ces patients et le besoin de thérapies efficaces est important « , explique l’auteur principal, le Dr Margaret M. Redfield, de la Mayo Clinic.
Son étude souhaitait donc tester l’hypothèse que, par rapport au placebo, le traitement par sildénafil sur 24 semaines de traitement, permettrait d’améliorer la capacité d’exercice chez ces patients insuffisants cardiaques, leur insuffisance étant évaluée par la variation de la consommation maximale d’oxygène. Cette étude multicentrique, randomisée a été menée auprès de 216 patients, âgés en moyenne de 69 ans, atteints d’insuffisance cardiaque stable, randomisés pour recevoir le sildénafil (n = 113) ou un placebo (n = 103). Le médicament était  administré par voie orale à raison de 20 mg, 3 fois par jour pendant 12 semaines, puis 60 mg, 3 fois par jour pendant 12 semaines. Le critère principal de l’étude était la variation de la consommation maximale d’oxygène après 24 semaines de traitement.

Les chercheurs constatent, à l’issue de l’étude, l’absence de variation moyenne de consommation maximale d’oxygène significative vs le début de l’étude, l’absence de différences significatives dans les tableaux cliniques, l’absence de vitesse de la marche et autres résultats secondaires. Le taux d’événements indésirables (aggravation de la fonction rénale, faiblesse à l’épreuve d’effort cardio-pulmonaire, événements vasculaires) s’avère en plus, plus élevé chez les patients sous sildénafil.

Contrairement à l’hypothèse habituellement retenue, le Viagra et autres inhibiteurs de la phosphodiestérase-5 n’ont pas d’effet sur la capacité maximale d’effort, l’état clinique, la qualité de vie, et les critères de santé cardiaque (remodelage ventriculaire gauche, fonction diastolique, pression systolique pulmonaire ou artérielle). Des résultats qui donc, suggèrent que la thérapie avec l’inhibiteur de la PDE-5 sildénafil n’apporte aucun bénéfice clinique en cas d’insuffisance cardiaque.

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire

N'oubliez pas de rester dans le sujet, merci pour votre contribution