L'ennemi nutritionnel numéro un
Même si vous menez une vie heureuse, l'anémie
peut vous empêcher d'en profiter pleinement. Vous vous sentez la plupart du
temps fatigué(e) et sans énergie. Vous êtes irritable et avez du mal à vous
concentrer. Dès que vous faites un effort, vous vous essoufflez. Vous avez des
engourdissements, des fourmillements ou bien froid aux mains et aux pieds. La
nourriture vous tente peu et vous semblez particulièrement sujette aux infections.
Après avoir éprouvé
ces symptômes pendant quelques semaines, vous vous rendez chez votre médecin. A
voir votre pâleur, l'infirmière qui vous reçoit soupçonne déjà une anémie. Le
médecin a la même impression et vous prescrit des examens de sang pour
déterminer votre taux d'hémoglobine (la protéine transportant le fer dans le
sang) et votre hématocrite, ces deux facteurs influencent énormément votre état
de santé.
Les résultats des
examens confirment la suspicion de votre médecin.
Vous êtes anérniéte.
Il faut maintenant savoir pourquoi.
L'anémie a diverses causes, d'ordre
nutritionnel ou autre. Beaucoup de vitamines et de sels minéraux contribuent à
la fabrication du sang et au maintien de son bon équilibre. En théorie, une
carence en l'un de ces composés peut être responsable de votre anémie. Mais en
pratique, la plupart des anémies d'origine nutritionnelle sont dues à un manque
de fer, de vitamine B12 ou d'acide folique.
Certaines carences proviennent simplement de
l'insuffisance de l'un ou de plusieurs de ces nutriments dans l'alimentation
habituelle. Dans d'autres cas, l'apport alimentaire est suffisant, mais une
affection sous-jacente empêche l'organisme d'assimiler ou de conserver ces
nutriments. Dans les paragraphes suivants, nous verrons quels facteurs
diététiques et non diététiques influent sur vos réserves de fer, de vitamine B12
et d'acide folique. Commençons par le fer.
L'anémie par carence en fer la plus répandue dans le monde
Contrairement à de nombreuses autres
maladies courantes, l'anémie par carence en fer touche davantage les sujets
jeunes que les personnes âgées. Elle frappe surtout les bébés, les enfants, les
adolescentes et, bien sur, les femmes enceintes. Elle n'épargne aucune partie
du monde et s'observe dans les pays riches et pauvres. Néanmoins, le problème
est plus grave dans les pays en voie de développement, ce qui n'est guère
surprenant.
Dans certaines
régions sous-développées, plus de la moitié des enfants et des femmes en âge de
procréer sont atteints d'anémie.
Heureusement le risque d'anémie diminue
chez les femmes à la ménopause, car les pertes de fer dues aux saignements
menstruels s'interrompent. Après la ménopause, l'anémie peut être le signe
révélateur d'une maladie plus grave entrainant une déperdition sanguine
anormale. Dans ce cas, comme pour l'anémie masculine, le premier objectif du
médecin et d'éliminer la présence d'une maladie sous-jacente.
Les conséquences de
l'anémie
Le mot anémie fait aussitôt penser à
fatigue et manque d'énergie. Or, bien que la fatigue soit un symptôme typique
de l'anémie, c'est loin d'être le seul. Souvent, une personne anémiée est aussi
déprimée et irritable. Mais, direz-vous, qui ne le serait pas après des
semaines de fatigue incessante?
En fait, l'explication n'est pas si simple.
La fatigue n'est pas la seule responsable de cette humeur maussade. Selon des
recherches récentes, le fer semble avoir une influence sur l'humeur. Dans un
article 'édifiant publié dans le British Medical Journal, le Dr D.P. Addy cite
six études ayant montré que, chez des enfants ayant une carence ferrique, un
apport complémentaire de fer améliorait l'humeur et la capacité d'apprentissage.
Le Dr Addy, pédiatre à Birmingham, en Angleterre, pense que le fer agit
directement sur le cerveau. "Pour certains enfants", conclut-il, "le
fer est vraiment la clef du bonheur."
Faut-il craindre l'anémie?
On sait depuis des années que l'anémie
touche surtout les jeunes enfants et les femmes non ménopausées. Cependant, on
a découvert plus récemment que les athlètes étaient particulièrement exposés au
risque d'anémie. En 1982, par exemple, D.B. Clement et R.e. Asmundson ont
signalé que parmi les coureurs de fond, près des trois quarts des femmes et le
quart des hommes risquaient de présenter une anémie.
Même s'il est difficile d'imaginer que des
coureurs plein d'énergie puissent s'anémier, des recherches ultérieures l'ont
confirmé. L'exemple qui a le plus touché l'opinion publique est sans doute la
carence en fer décelée chez le grand marathonien Alberto Salazar. Cette carence
a évidemment réduit ses capacités physiques.
Vous vous demandez peut-être d’où provient
cette carence? Personne ne peut dire avec certitude pourquoi la pratique
sportive intensive augmente le risque d'anémie. Nous croyons, cependant, que
chez les personnes saines et actives, les carences en fer sont essentiellement
dues à une déperdition excessive de fer. Et comment un athlète peut-il perdre
beaucoup de fer? La réponse est évidente : par l'importante quantité de sueur
produite durant l'effort.
Les facteurs contribuant à l'anémie
Pour la plupart d'entre nous, bien sûr, un
déficit en fer est rarement dû à une transpiration abondante. Pour en trouver l'origine,
il faut plutôt s'orienter vers une mauvaise alimentation ou une affection
médicale pouvant compromettre l'assimilation du fer. Les causes les plus
courantes des carences en fer sont les suivantes :
• Une résorption insuffisante du fer due à
une malabsorption (défaut de la résorption intestinale), un~ opération de l'estomac
ou une diarrhée chronique.
• Des pertes de sang excessives dues à un
ulcère, des règles abondantes, un cancer ou une autre sorte d'hémorragie
interne.
• La grossesse, en particulier pendant les
derniers mois, lorsque le bébé demande davantage de fer de la part de sa mère.
Dans certains cas, une maladie rare du
métabolisme ou une intervention médicale quelconque peut contribuer à provoquer
une carence en fer.
La prévention par le
dosage de la ferritine
Grâce aux progrès accomplis dans le domaine
des examens biologiques, il est maintenant possible de détecter une carence en
fer avant l'apparition de l'anémie. Cette détection précoce est une avancée
importante, car elle permet de déceler des troubles nutritionnels avant qu'ils
ne deviennent graves. Bien que "carence en fer" ait longtemps été
considérée comme synonyme d'anémie, le nouvel examen permet maintenant de
les distinguer.
La carence en fer
précède le stade où le taux d'hémoglobine et l'hématocrite indiquent la
présence d'une anémie. Pendant ce stade pré anémique, les réserves de fer de l'organisme
sont insuffisantes, mais pas encore au point de provoquer des signes d'anémie. Le
dosage sanguin de la ferritine permet de savoir si une personne dispose d'un
stock de fer suffisant.
L'anémie par carence en fer se développe
quand les réserves de fer de l'organisme sont épuisées. Les signes de marque de
l'anémie sont un faible taux d'hémoglobine et un hématocrite trop bas.
Si le dosage de la ferritine révèle chez
vous un faible taux, c'est évidemment un signe d'alerte de troubles imminents. Cela
doit vous inciter à corriger le problème pour éviter d'arriver au stade de l'anémie.
C'est là le bon côté de la carence en fer. Elle
ne mène pas inévitablement à l'anémie. Mais ce trouble moins grave est en
revanche beaucoup plus courant que l'anémie. À l'institut de recherche de Paris
où ils travaillent, le Dr P. Galan et ses collègues ont examiné 500 femmes en
âge de procréer et ont constaté que seules 6 d'entre elles présentaient une
anémie, alors que 77 avaient une carence en fer d'après le résultat du dosage
de la ferritine.
L'absorption intestinale du fer
Le Dr Galan et ses collègues ont découvert
un autre fait surprenant en étudiant l'effet de l'apport alimentaire en fer sur
les résultats des examens sanguins chez ces femmes. En résumé, ils ont constaté
l'absence de lien entre l'apport et l'état nutritionnel; autrement dit, en
connaissant la quantité totale de fer ingérée, on ne peut pas prédire le risque
de carence en fer.
Ces observations n'innocentent pas pour
autant l'alimentation. En effet, ces chercheurs ont démontré que les facteurs
affectant l'absorption du fer étaient plus importants que la quantité totale
consommée. En d'autres termes les facteurs favorisant l'absorption du fer (les
amis du fer) et les facteurs nuisant à l'absorption du fer (les ennemis du fer)
sont plus importants que la quantité de fer ingérée. Voyons quels sont ces amis
et ces ennemis.
Les facteurs favorisant l'absorption du fer
Parmi les facteurs alimentaires les plus bénéfiques,
l'un est d'origine végétale et l'autre de source animale. Par conséquent, que l'on
soit végétarien ou non, on peut améliorer efficacement sa capacité d'absorber
du fer.
Dans le monde végétal, le meilleur ami du
fer est la vitamine C. Dans leur fameux article sur l'absorption du fer, le Dr
Elaine Monsen et ses-collègues précisent que le fer contenu dans un repas est
bien absorbé si le repas comporte aussi 75 milligrammes de vitamine C. (Voir "La
solution vitamine C" pour savoir quels aliments apportent au moins 75 mg
de vitamine C)
Sinon, ajoutent le Dr Elaine Monsen et ses
collègues, il suffit d'une quantité modérée (plus de 85 g) de viande, de poulet
ou de poisson dans un repas pour faciliter grandement la résorption du fer. Le
fer contenu dans la viande est fixé sur un composant spécial (l'hème). Le fer
lié à l'hème a non seulement l'avantage d'être bien absorbé, mais il vous aide
aussi à mieux absorber le fer contenu dans les autres aliments. Seule la viande
contient du fer sous cette forme liée. Vous avez également la possibilité d'inclure
dans vos repas une petite quantité de vitamine C (de 25 à 75 milligrammes) et
une très petite quantité de viande (de 30 à 85 g).
Un troisième facteur semble favoriser l'absorption
du fer, mais les nutritionnistes préfèrent réserver leur jugement jusqu'à de
plus amples informations. Il s'agit de l'acidité. Certaines substances acides
présentes dans les agrumes, la choucroute, la bière et d'autres aliments
pourraient augmenter l'absorption du fer en le convertissant sous une forme
plus facile à absorber pour l'organisme.
En outre, comme vous
le verrez dans le paragraphe suivant, la neutralisation des facteurs nuisant à
l'absorption du fer ne doit pas être négligée.
Les facteurs nuisant à l'absorption du fer
Si
vous vous souciez des facteurs susceptibles de réduire l'absorption du fer, vous
serez sans doute intéressé par les travaux de l'International Center for Control
of Nutritional Anemia (le Centre International de Lutte contre l'Anémie
Nutritionnelle), un organisme affilié au Centre médical de l'Université du
Kansas. Des médecins et des scientifiques de ce centre ont conjugué leurs
efforts pour découvrir les facteurs aptes à inhiber l'absorption du fer. Voici
quelques uns de leurs résultats clés.
• Le thé inhibe considérablement l'absorption
du fer dans un repas composé d'un hamburger. L'ingestion d'une tasse de thé
avec un tel repas réduit l'absorption du fer de près des deux tiers.
• Le plus grand rival du thé, le café, diminue
aussi l'absorption du fer lorsqu'il accompagne un repas, mais dans une moindre
proportion. Une tasse de café servie avec un hamburger réduit la quantité de
fer absorbée de 40 pour cent. Si le café est consommé au moins une heure avant
le repas, il n'inhibe pas l'absorption du fer, mais s'il est pris dans l'heure
suivant le repas, il réduit autant l'absorption que pendant le repas.
• La farine de soja contient à la fois des
éléments favorisants et inhibiteurs. Son influence positive sur l'absorption du
fer compense son effet négatif, mais pas entièrement.
• Des substances présentes dans cinq
légumineuses (fèves de soja, haricots noirs, lentilles, pois cassés et haricots
mungo) nuisent à l'absorption de la majorité du fer qu'elles contiennent. Selon
les nutritionnistes, nous absorbons en moyenne 10 pour cent du fer que nous
avalons, mais avec ces légumineuses, le coefficient d'absorption se réduit à 1
ou 2 pour cent.
• Les
produits laitiers et le jaune d'œuf semblent réduire l'absorption du fer libre (non
lié à l'hème). On trouve bien sûr du fer libre dans tous les aliments contenant
du fer, tandis que le fer lié à l'hème n'est présent que dans la viande.
Par ailleurs, les nutritionnistes pensent
depuis longtemps que les oxalates présents dans certains aliments (surtout dans
les épinards) réduisent l'absorption du fer. Bien que le fer contenu dans ces
aliments soit mal absorbé, l'absorption du fer des autres aliments consommés en
même temps parait être épargnée.
Dernière question, et pas des moindres, celle
des céréales entières comme le blé complet ou le riz brun. Les nutritionnistes
ont souligné que les fibres et les phytates contenus dans ces céréales pouvaient
réduire l'absorption du fer. Nous n'en doutons pas, mais en même temps, un
nombre impressionnant d'études ont montré qu'une alimentation riche en son et
en autres fibres n'entraînait pas de carence en fer. "Il est possible d'obtenir
suffisamment de fer avec des régimes alimentaires mixtes riches en son de blé",
affirme Eugene R. Morris, un éminent spécialiste de la diététique du fer au US.
Department of Agriculture (le Ministère de l'Agriculture des États-Unis, ou
USDA). Si vous consommez beaucoup de son, nous vous suggérons de prendre des
mélanges d'éléments minéraux, juste par précaution,
Il peut vous paraitre assez difficile ou
désagréable d'éviter les aliments nuisant à l'absorption du fer, De plus, nous
sommes nombreux à pouvoir consommer ces aliments sans épuiser nos réserves en
fer. Alors, que devez-vous faire ?
Si vous savez que votre alimentation
actuelle vous a sure une bonne nutrition en fer, vous n'avez pas grand-chose à
gagner en vous préoccupant de ces interactions alimentaires.
En revanche, si vous manquez de fer, faites
votre possible pour appliquer ces informations diététiques à votre alimentation.
Si vous aimez le thé ou le café, par exemple, tâchez de ne pas en boire dans l'heure
précédant la prise d'un repas ou d'un complément en fer. Si vous êtes
végétarien, n'utilisez pas les légumineuses comme source de fer. Avant toute
chose, essayez de tempérer les influences négatives en incluant au moins un ami
du fer dans votre alimentation ou vos compléments diététiques.
La solution des compléments
S'il vous est impossible de prévenir une
carence en fer par une alimentation adéquate, les compléments médicamenteux
constituent une bonne alternative. Et si vous présentez déjà une anémie par
carence en fer, un complément en fer est généralement le seul traitement
possible, car même si elle contient énormément d'aliments riches en fer, l'alimentation
ne suffit pas à reconstituer les réserves et à combler les besoins immédiats en
fer. De plus, vous souhaitez sans doute vous remettre sur pied le plus vite
possible, or seul un complément en fer le permet.
Les compléments médicamenteux sont donc une
solution efficace, simple et peu couteuse. Seulement, ils ont parfois des
effets secondaires. Aux fortes doses utilisées pour traiter l'anémie, les
préparations de fer peuvent causer des nausées et des troubles digestifs. Si c'est
votre cas, prenez votre médicament pendant les repas ou voyez avec votre
médecin s'il y a lieu de réduire les doses.
Les préparations de fer peuvent aussi entrainer une constipation. Là aussi, le risque d'effet secondaire augmente
avec la dose. Nous vous recommandons de consommer du son ou d'autres aliments
riches en fibres. Si vous craignez que les fibres interfèrent avec l'absorption
du fer, parlez-en à votre médecin. De simples examens de sang permettront de
déterminer si votre taux de fer augmente, diminue ou demeure stable lorsque
vous ajoutez des fibres à votre régime alimentaire. Selon toute vraisemblance, la
dose de fer apportée par le traitement compensera largement la baisse d'absorption
du fer induite par les fibres.
Les autres formes d'anémie
Les anémies par carence nutritionnelle sont
le plus souvent dues à un apport insuffisant en fer, mais il y a beaucoup d'autres
causes. Les vitamines, et en particulier deux vitamines du groupe B, la
vitamine B12 et l'acide folique, sont aussi nécessaires pour prévenir l'anémie.
Au microscope, le sang carencé en vitamine B12
et en acide folique a un aspect très différent du sang déficient en fer. En cas
de carence en fer, les globules rouges sont anormalement petits. En cas d'insuffisance
en vitamine B12 et en acide folique, les globules sont trop gros et d’une forme
irrégulière. En termes techniques, il s'agit d'une anémie mégaloblastique
carentielle. Cette anémie se traduit par différents symptômes, notamment une
fatigue, une inflammation de la langue, une pâleur, une perte de poids, des
fourmillements, des douleurs dorsales, des troubles digestifs, une irritabilité
et une dépression.
Les causes les plus fréquentes de l'anémie
mégaloblastique sont l'alcool, l'alcool et encore l'alcool! Comme vous pouvez l'imaginer,
les grands buveurs ont tendance à avoir une alimentation pauvre en vitamines, et
c'est déjà un facteur prédisposant à l'anémie. Mais il y en a un autre: l'alcool
semble favoriser l'élimination des vitamines B, ce qui majore le besoin en ces
vitamines, or l'apport est rarement suffisant pour y subvenir. Les Drs
David Savage et John Lindenbaum ont mesuré l'ampleur du problème en examinant
des alcooliques admis à l'Hôpital de Harlem, à New York; ils ont ainsi constaté
que parmi eux, un sur trois présentait des signes cliniques de carence en
vitamines B.
Bien entendu, les carences en vitamine B12
ou en acide folique ne sont pas toutes attribuables à l'alcoolisme. Elles
peuvent survenir chez des personnes tout à fait abstinentes, car même sans
jamais boire d'alcool, un apport insuffisant en vitamines B risque de conduire
à une anémie mégaloblastique.
En réalité, les personnes les plus exposées
à un manque de vitamine B12 par carence nutritionnelle sont les végétaliens, puisque
les produits animaux sont la seule source avérée de vitamine B12. Un régime
végétalien épuise lentement les réserves de vitamines B12 et peut provoquer de
graves problèmes de santé au bout de plusieurs années. En revanche, les
personnes qui mangent des aliments d'origine animale et les végétaliens qui
prennent un complément en vitamine B12 n'en craignent rien en général, car l'organisme
conserve bien cette vitamine. Malheureusement, il n'en va pas de même pour l'acide
folique.
L'acide folique
L'acide folique est l'un des nutriments les
plus menacés par les habitudes alimentaires du monde moderne. Les fruits et les
légumes frais ont beau être de bonnes sources d'acide folique, notre tendance à
consommer de moins en moins de produits frais nous expose à une carence d'apport.
De plus, la cuisson des aliments fait perdre l'acide folique. Les carences
sévères en acide folique sont rares, mais les diététiciens estiment que les
carences légères ou limites sont relativement fréquentes, en particulier chez
les personnes âgées. Voici pourquoi:
• Comme les personnes âgées ont souvent des
problèmes dentaires, elles peuvent préférer les aliments bien cuits (plus
faciles à mâcher). Or, une cuisson excessive appauvrit l'acide folique dans les
aliments.
• La prise de traitements médicamenteux est
plus fréquente à un âge avancé, or certains médicaments interfèrent avec l'absorption
de l'acide folique.
• La capacité d'absorption de l'acide
folique alimentaire peut diminuer au fil du vieillissement. Des études ont
révélé la présence de faibles taux
d'acide folique chez
des personnes âgées ayant pourtant une alimentation suffisamment riche en ce
nutriment.
• L'organisme ne peut pas faire de réserves
d'acide folique pour plus de deux à quatre mois. Le risque de carence est donc
plus grand que pour les substances stockables en plus grandes quantités.
Si le diagnostic est assez précoce, une
augmentation de l'apport en acide folique permet d'annuler les effets de la
carence sur le cerveau et le système nerveux. S'il vous est difficile de
consommer davantage de fruits et de légumes frais, vous pouvez prendre des
produits polyvitamines renfermant de l'acide folique ou bien des aliments
enrichis contenant 100 pour cent de l'apport quotidien recommandé. Bien que l'acide
folique soit peu toxique à fortes doses, les nutritionnistes déconseillent d'en
prendre de grandes quantités, sauf dans les cas sévères. Il existe un risque
minime, mais à éviter : la prise de doses élevées peut masquer la présence d'une
carence en vitamine B12·
Vous avez le droit de savoir où vous en êtes.
Consultez votre médecin si vous désirez connaitre votre taux sanguin d'acide
folique. Si vous prenez régulièrement des médicaments anticonvulsivants (comme
du DiHvdan), des anticancéreux, des contraceptifs oraux, de la cortisone, des
somnifères ou des sulfamides, votre médecin vous a peut-être déjà prescrit cet
examen pour surveiller l'effet de votre traitement sur cette importante
vitamine B. '
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